Aux portes du désert

Au bord de mes désirs
Loin bien loin du pire...
Mes rêves persévèrent

--------------Mowël Bêtiol

mercredi, octobre 21, 2009

Festidanse III.... Le Bilan













FESTIDANSE 3

Du 29/09 au 3/10 2009


COMMUNIQUE DE PRESSE


Le troisième Festival International de Danse, l’une des nombreuses manifestations artistiques et culturelles de la Ville de FES, s’est clôturé prématurément le samedi 3 octobre en fin de matinée, à l’issue de la Table Ronde qui s’est tenue dans les locaux de la Médiathèque.

Cette table ronde - dont le thème était : « à l’écoute du corps » - a permis à une vingtaine de participants - danseurs, hommes et femmes de media, … – de s’émerveiller de la maestria avec laquelle le Docteur Hicham ALAOUI est intervenu : « Commencez par admirer, vous comprendrez après ». Il a dressé un tableau surréaliste, coloré de maximes et citations de tant et tant d’auteurs maghrébins, européens et autres, que chacun(e) a certainement fait quelques découvertes, ressenti l’envie d’explorer quelques pistes proposées, afin d’appendre encore en corps, à la découverte de l’énergie de ce corps dansant, avec ses heurs et malheurs, ses « Troubles » et ses impasses. Merci à cet intervenant de talent.

Hicham ALAOUI, est Chercheur en littérature et études culturelles, titulaire d’un Doctorat es lettres de l’université de Fès. Outre ses fonctions d’enseignement, il est Chargé d’études auprès du Premier Ministre. Auteur de trois œuvres dont le sujet tourne autour du corps, il a littéralement captivé son auditoire

Auparavant, la conseillère artistique du comité d’organisation Lîlâ bâ avait rendu un hommage – trop bref à son goût - à cette grande dame du monde de la danse théâtralisée, Madame Pina BAUSCH. Se référant à un article de la critique française Fabienne PASCAUD, elle a cité ces mots de cette grande artiste qui est partie ailleurs dans sa soixante neuvième année : « Longtemps, j’ai pensé que le rôle de l’artiste était de secouer le public. Aujourd’hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde devenu trop dur ne lui donne plus.»

Une instructive discussion entre participants et intervenants a suivi et les derniers mots sont venus de la conseillère artistique, une citation de Marc VELLA, l’un des Artistes de la Paix (Unesco) : « C’est quoi, être un artiste ? … C’est se mettre au service de l’émergence de l’autre. Avoir le talent d’aimer, c’est ça qui est important »

La soirée de clôture de ce samedi 3 Octobre ayant été annulée pour raison de trésorerie, le ballet « NOUR » par le duo de comédiens danseurs Mohamed EL MARINI et Hind DAFER a été présenté au public en première partie de la soirée du vendredi 2 Octobre. Ils ont fait une belle performance mettant en avant les capacités de créer autour de mouvements de danses traditionnelles sur des musiques modernes ! Bravo !

En seconde partie, c’était la chorégraphie « Point de départ » présentée par UPART, Collectif des Jeunes Artistes Marocains, avec Ahlam EL MORSLI et Fatima-Zahrra RAHLI, deux jeunes artistes marocaines aux talents conjugués de danseuses et chorégraphes, soutenues à la régie par Mehdi aux côtés du régisseur technique du complexe culturel, Mohamed ATRACHE Le public a fait bon accueil à ces deux femmes de blanc vêtues, embarquées dans des joutes tout à la fois violentes et tendres, énergiques, dans un ballet époustouflant par les performances techniques, les performances physiques de leurs corps longuement et assidûment entraînés. Souhaitons leur de trouver leur Maître Chorégraphe.

Car nous eûmes avec le dernier épisode dansé de ce 3ème FESTIDANSE des extraits d’une chorégraphie exceptionnelle, dûe aux talents de la Maître Chorégraphe Olga Tragant. Intitulé « COMMENT JE VOUDRAIS ETRE », cette œuvre met également en scène un duo de danseuses : Clara TENA (d’origine italienne) et Mara SMALDONE (catalane). Elles aussi, de blancs vêtus, nous ont tant et tant donné à « voir » et « entendre » au sujet du corps, physique, économique, organique, sociétal… Elles aussi eurent des joutes particulières, des moments de tendresse, de séduction, et les extraits ainsi présentés nous laissent sur notre faim, quant à la globalité de l’oeuvre, de sa genèse, de la démarche d’Olga Tragant. A la fois créatrice et formatrice – elle a créé son propre « Studio de Danse » à Barcelone, en 2003 – elle nous a semblé être une digne porteuse de la médaille qui lui fut octroyée en 1993 en Illinois (USA) la médaille de la récompense, celle de « créatrice et exécutante de la camaraderie d’arts » !

Lemercredi 31 septembre, nous nous étions régalés avec ce « QUATUOR DE FEMMES », interprété par un TRIO, celui constitué de Julie LOYOT, Marie-Martine ROBLES et Maya EYMERI. Trois, quatre, une, vingt-deux, peu importe combien elles sont. Elles nous ont donné à voir en souriant de multiples facettes de cet être incroyable, une femme, dans sa totale féminitude. Souhaitons leur une bonne route, à trois, à quatre, comme elles veulent, comme elles peuvent.

En première partie de cette soirée, nous avons été heureux du talent en pleine évolution de la jeune danseuse Camelia EL HAKIM, présentée par l’Atelier Babylon Cult-Art. Sa prestation pour ce 3ème FESTIDANSE, intitulée « GOOD MORNING FES », dénote la volonté, le courage de cette jeune artiste bi-culturée, en prise directe sur les mondes où elle évolue, les mondes de la sa ville, FES, dans une expression libre et harmonieuse de plusieurs de ses facettes : FREE DANCE ! Danseuse orientale, danseuse contemporaine, c’est une promesse pour le futur, si elle persévère dans cette voie, ce que nous souhaitons, cela va de soi.

Et remontant ainsi le temps, nous voici revenus à la soirée d’ouverture avec la création, en avant-première d’une chorégraphie intitulée « ZAFIR » - Marion BLONDEAU et Kamal AADISSA - à l’issue de leur résidence à l’Institut Français de FES. Un duo franco-marocain, féminin-masculin, dans un décor à dominante rouge et verte, présentés dans la quasi-similitude de réaction face à l’oppression, quelle qu’elle soit, toute oppression générant des troubles tant physiques qu’affectifs, mentaux, émotionnels… Un peu répétitif, ce spectacle emporte cependant l’adhésion par les performances de ces jeunes danseurs possédant déjà une belle maîtrise de leurs corps. Un spectacle dont l’évolution prochaine est à suivre, espérant qu’ils sauront adoucir le côté un peu « trash » … s’ils veulent bien considérer les propos de Pina BAUSCH, rapportés plus haut et ici à relire :

« Longtemps, j’ai pensé que le rôle de l’artiste était de secouer le public. Aujourd’hui, je veux lui offrir sur scène ce que le monde devenu trop dur ne lui donne plus.»

Que soient remerciés tous ceux qui ont œuvré à cette troisième édition du FESTIDANSE, partenaires institutionnels et privés, mécènes, sponsors, membres du Comité d’Organisation - Aziz EL HAKIM, Directeur Général -, les membres des compagnies leur ayant fait confiance, les quatre talentueux artistes plasticiens qui ont exposé durant ce festival – Abdel MALEK ALAOUI, Khadija TNANA, Hassan JAMIL, El Ouazzani EL BAZ - , les membres des personnels du complexe culturel et de la médiathèque, et tous les obscurs, les anonymes, les travailleurs bénévoles. Avec des BRAVO et … GO ON ! CONTINUEZ


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